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Obligation de solarisation des parkings : Un nouvel acteur de la transition énergétique ?

Contexte :

En France, la surface des parcs de stationnement de plus de 500m² représente plus de 38 000 ha (source : CEREMA, Calcul du parc de stationnement non couvert). Ces infrastructures prennent une place importante dans nos modes de vies mais sont aussi une source non négligeable d’artificialisation des sols.

Ces parcs de stationnement sont au cœur d’une transformation profonde. Nouveaux usages, exigences environnementales, électrification des mobilités, valorisation du foncier : en quelques années, le parking est devenu un actif stratégique, énergétique et serviciel. Voici une synthèse des loi APER, LOM, climat résilience…

Zoom sur l’architecture des parcs de stationnement de demain

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Exemple d’ombrières sur parc de stationnement – Parking Zenith Dijon 2025

Des obligations déjà en place, d’autres à venir

1. Bornes électriques :

Depuis janvier 2025, des obligations concernant les parcs de stationnement existants viennent modifier leur architecture.

Les bâtiments ouverts au public disposant d’un parc de stationnement de plus de 20 places doivent proposer des bornes de recharge pour véhicules électriques dans le but de faciliter le déploiement de ces solutions de décarbonation. Au moins 5% des places doivent être équipées sur un même parking. Parmi ces places, une place sera accessible aux PMR et dans le cas où le parking dispose de plus de 200 places une place supplémentaire accessible et réservée aux PMR devront être prévues.

A noter qu’il n’y a pas d’obligation de puissance associé à ces bornes, il peut s’agir de 7kW, 22kW ou plus…

2. Solarisation :

A partir de juillet 2026, les parkings extérieurs seront soumis à une obligation de solarisation sur 50% de la surface du parc. Sont soumis dès 2026 les parkings de plus de 10 000 m² de surface et dès juillet 2028 les parkings de plus de 1 500 m². Des dérogations en cas de contraintes techniques, économiques ou de sécurité sont prévues.

Si l’on couvrait de panneaux photovoltaïques tous les parkings en France, cela équivaudrait à une puissance potentielle installée de 19 GWc, soit plus que toute la capacité PV installée dans le pays en 2023.

La Loi de simplification de l’urbanisme qui vise à faciliter et accélérer le déploiement de ces équipements (autorisations, procédures, délais) a été adoptée en novembre dernier. Désormais, un mix ombrières, dispositifs végétalisés et procédés de production d’énergie renouvelable alternatif pourra permettre de répondre à la règlementation. Toutefois un minimum de 35% du mix devra être assuré par les ombrières soit une solarisation minimale de 17,5% de votre parc de stationnement. Cette latitude permet un dimensionnement optimisé des projets répondant à des enjeux d’autoconsommation, de raccordement ou même d’emprise au sol.

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Obligation de solarisation des parkings en France (2025)

Il est intéressant de noter que désormais les ombrières PV ne sont plus soumises à permis de construire mais à simple déclaration préalable de travaux.

Les parkings : Nouvel actif stratégique des entreprises pour leur transition énergétique

 

Face à ces enjeux règlementaires, les parkings de nos supermarchés et de nos entreprises s’équipent d’ombrières photovoltaïques, de dispositifs végétalisés et de bornes de recharge pour véhicules électriques.

En plus de la règlementation des parcs de stationnement, en réduisant le soutirage réseau avec une production locale, les parkings peuvent permettre d’améliorer le bilan GES et de contribuer aux enjeux du Décret Tertiaire. Ces installations permettent également une meilleure résilience aux variations de prix de fourniture électrique en couvrant tout ou partie de ses consommations.

Au-delà de du respect de la législation, ces parkings deviennent un véritable vecteur de la transition énergétique et un actif stratégique de nos entreprises. Ils permettent par exemple d’afficher clairement son implication dans la production d’énergie locale décarbonée et de participer à remplir les objectifs RSE de l’entreprise. Vecteur d’attractivité, les parkings participent aujourd’hui à l’image de marque de la société. (Selon un sondage IFOP x Engie, 89% des français ont une bonne image de l’énergie solaire en 2024).

Les transformations des parcs de stationnement permettent également aux entreprises de valoriser leur foncier en réalisant des travaux d’aménagement et en installant des dispositifs d’ombrage. Cela permet également d’accompagner la transition et de proposer des solutions de recharge aux véhicules électriques.

Un modèle économique à adapter :

Cette dynamique connait néanmoins un essoufflement ces derniers mois en cause un contexte politique et économique très incertain.

Avec la fin programmée de la PPE2 et en l’absence de PPE3 votée, aucune orientation ni volume alloué au développement des EnR n’est à ce jour connu pour 2026 et les modalités de soutien de l’état deviennent de plus en plus floues.

Avec la chute des prix de l’énergie et la baisse de rémunération de la production en obligation d’achat (appelé S21) ou complément de rémunération, les modèles économiques en autoconsommation et en vente totale deviennent moins intéressants.

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Tarifs d’achat du surplus photovoltaïques en cts€/kWh (S21)

La chute des prix de l’électricité et le manque de retour sur investissement que connaissent les projets photovoltaïques notamment sur les parcs de stationnement, conduisent les entreprises à se tourner vers le tiers-investissement. Autrement dit, l’entreprise met à disposition tout ou partie de son parking à un investisseur en charge de réaliser et maintenir l’installation photovoltaïque contre un loyer via bail emphytéotique.

Ce système permet aux entreprises de se conformer à la règlementation en vigueur sans investir sur son parking en fonds propres. L’inconvénient principal de ce système réside dans la durée du bail proposé entre 20 et 30 ans et par conséquent l’immobilisation du foncier.

Le modèle traditionnel de tiers investissement peut reposer sur une valorisation de l’électron en vente totale ne permettant pas à l’entreprise de bénéficier d’avantage sur sa fourniture d’électricité lié à cette installation ou à l’inverse l’installation photovoltaïque peut être ouverte à l’autoconsommation.

L’autoconsommation : Une solution ?

Une autre stratégie existe : Investir sur son installation photovoltaïque peut permettre de réaliser une opération d’autoconsommation individuelle ou collective, à savoir que tout ou partie de l’énergie consommée provient de cette centrale. Cette énergie ne cheminant pas le réseau de distribution électrique est donc exonérée de toutes taxes telles que le TURPE ou bien l’Accise et génère un effacement du volume d’électricité soutiré au réseau.

Dans cette opération, le contrat de fourniture d’électricité est conservé en complément de l’installation photovoltaïque, sur des sites avec un parking existant et des consommateurs d’électricités proches, ce modèle peut être particulièrement vertueux et économiquement intéressant.

Schéma autoconsommation collective ACI bureau d'étude décarbonation électrification
Schéma simplifié autoconsommation

Entre enjeux règlementaires et opportunités stratégiques, la métamorphose de nos parkings témoigne de la pénétration des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. Ces obligations demandent cependant de réfléchir en amont sur la manière de déployer ces nouvelles infrastructures et leurs usages adaptés à chaque site.

 

 

 

 

Expertises abordées :
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